Le tatouage, à la fois une culture et un art populaire
Si le tatouage était méprisé, représenté comme une sous-culture uniquement destinée aux marginaux, il est à présent visible sur tous les corps. Allant du petit dessin discret sur la cheville jusqu’à une importante figure imposante qui recouvre la peau tout entière, le tatouage se traduit désormais comme un vrai phénomène de société. Mais, est-ce une culture ou un fait médiatisé pour qu’il puisse devenir populaire ? Voici quelques précisions sur le tatouage.
Le tatouage, toute une histoire
Le concept de marquage de la peau était déjà utilisé depuis la nuit des temps. En effet, plusieurs civilisations se sont concentrées vers le tatouage comme les anciennes momies datant de 5000 ans dans le British Museum. Le corps tatoué d’Otzi retrouvé dans le glacier de Hauslabjoch et vieux de 4500 ans témoigne de l’utilisation du tatouage pour marquer l’histoire ancestrale. Au départ, le tatouage était un art primitif interdit au grand public qui servait uniquement à exposer l’histoire. Pour le traditionnel tatouage japonais par exemple, il montre les monstres de foire qui étaient proposés durant les freaks shows. Le tatouage gravé sur chaque personne vient marquer la valeur sociale et l’éthique d’un pays ou d’une tribu. Un tatouage peut donc varier d’une société à une autre.
Le tatouage, une marque et un créateur de lien
Le tatouage sert généralement à créer un lien. Traduit comme un véritable outil de contrôle des corps, le tatouage est défini par d’autres comme une marque infamante. Pendant l’époque de la Rome antique, le tatouage était une marque imposée pour les prostituées et les esclaves fugitifs. Ce sont les Juifs exterminés des nombreux camps de concentration et jugés pour leurs actes qui devaient être tatoués. Suite à cette histoire tragique de leur vie, les populations ont choisi le tatouage pour marquer leur identité.
Le tatouage, un phénomène de plus en plus populaire
En principe, le tatouage était réservé à un groupe de personne. Vu la douleur qu’il procure, le tatouage fait à présent de plus en plus d’adeptes. D’après les études menées, le tatouage connaît une certaine popularité. Vers l’année 1982, il n’y avait que 15 boutiques de tatouage en France. Pourtant, ce nombre a bien évolué, car il a augmenté de 2000 à 3000 en 2012. L’intérêt porté au tatouage est prouvé lors du salon mondial en 2015, car cet évènement a fait plus de 32 000 visiteurs, soit le double du chiffre de 2013. Une étude a été faite par l’institut IFOP sur les Français âgés de 18 à 24 ans. En 2010, l’évolution du pourcentage de personnes tatouées était de 10 % à 22 %.
D’où provient cette popularité du tatouage ?
D’après ces études, le tatouage séduit beaucoup de personnes vu qu’il répond aux besoins d’accorder de l’importance à l’apparence. De nos jours, les sociétés contemporaines accordent davantage de place à l’apparence. La peau est donc une meilleure solution pour se fabriquer une présence dans le monde où l’apparence joue un rôle capital. Avoir un look attirant et unique devient une nécessité pour plusieurs d’entre nous. Avoir recours à un nouveau style nous permet de projeter l’identité dont nous rêvons. Si le tatouage n’était qu’un moyen d’appartenir à un groupe, il offre un vrai symbole d’individualisation. Le tatouage est alors médiatisé pour attirer ceux qui n’ont pas encore de marques sur leurs peaux.
Le tatouage, un grand art
Dans l’objectif d’être à la mode et de suivre la tendance, plusieurs se ruent vers un tatouage par mimétisme. Sans vraiment connaître la signification d’une image, chacun veut se tatouer. Pourtant, le tatouage ne se traduit pas comme un décor. Effectivement, le tatouage est avant tout un grand art.
Pendant l’exposition au Quai Branly, il existe une salle uniquement destinée aux artistes tatoueurs de la nouvelle époque. Nommés « nouveaux encrages », les styles de tatouages contemporains ont suivi un long parcours avant d’être revendiqués comme étant un art. Ces nouvelles générations de tatoueurs connaissent l’art du tatouage et apportent une autre façon de manipuler l’aiguille.